Puissance de raccordement : 12 kVA ou 36 kVA, démarches Enedis

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Lors d’une construction, vous devez souscrire à une puissance de raccordement en fonction de vos besoins en énergie. Pour des besoins classiques (T1 à T4), optez pour la puissance de 12 kVA en monophasé. Pour des besoins importants, avec appareils électriques énergivores, la puissance de 36 kVA en triphasé est conseillée. Le choix d’une bonne puissance de raccordement est indispensable pour éviter les disjonctions et les frais inutiles.
Les deux options existantes
La puissance de raccordement électrique désigne la puissance maximale délivrable par le réseau général et pouvant être supportée par le compteur Linky. Exprimée en kilovoltampère (kVA), ce plafond de puissance est calculé en fonction de vos besoins électriques. Concrètement, il prend en compte la totalité des puissances des appareils électriques (en Watts) présents dans votre logement pouvant être utilisés en simultané.
Enedis, le gestionnaire du réseau (ou une ELD entreprise locale de distribution si vous dépendez d’un gestionnaire local), en propose deux :
- 12 kVA pour un raccordement en courant monophasé ;
- 36 kVA pour un raccordement en courant triphasé.
On la choisit le plus souvent à l'occasion du raccordement électrique d'un logement neuf, mais parfois après des travaux ou des changements importants (et non-anticipés) dans ses besoins électriques.
Nous n'entrerons pas dans les détails techniques sur les différences entre le monophasé et le triphasé, car cela fait l'objet d'un article dédié. L'essentiel de ce que vous devez savoir sur les installations monophasées et triphasées sera toutefois bien abordé au cours de cet article.
Le 12 kVA monophasé pour une puissance souscrite entre 3 et 12 kVA
Le 12 kVA monophasé correspond à la puissance de raccordement standard en France : plus de 94% des foyers en disposent. Ainsi, la majorité des installations électriques domestiques fonctionnent sous courant électrique monophasé, avec une tension de 230 Volts (V).
Avec un raccordement de 12 kVA, il vous est possible de soutirer sur le réseau jusqu’à 12 000 W de puissance électrique maximum.
Retenez que cette puissance maximale de raccordement peut atteindre 12 kVA ou moins en fonction des caractéristiques du logement (surface en m2, nombre d’appareils électriques, nombre d’occupants). En effet, un studio n’a pas les mêmes besoins en énergie qu’une maison de 100 m2.
Avec du 12 kVA en monophasé, les particuliers peuvent souscrire une puissance de compteur parmi des plages limitées entre 3 kVA et 12 kVA auprès de leur fournisseur d’énergie. Elle est calculée en fonction des besoins énergétiques réels du logement :
- 3 kVA pour des logements de petites tailles (studio, T1) ;
- 6 kVA pour des logements du T2 au T3 avec du chauffage électrique ;
- 9 kVA pour des logements de type T4/T5 (supérieur à 100 m2) chauffés à l’électrique ;
- 12 kVA pour des maisons individuelles de plus de 150 m2.
Pour le choix d’une puissance de compteur adaptée, il est conseillé de contacter un fournisseur d’énergie.
Le 36 kVA triphasé pour une puissance souscrite entre 15 kVA et 36 kVA
Chez les particuliers et les petits professionnels, la puissance de raccordement maximale délivrée par Enedis est de 36 kVA en triphasé. Elle ne concerne que moins de 6% des foyers, mais sa part est en croissance.
Enedis recommande le raccordement 36 kVA triphasé pour trois situations :
- le cumul potentiel de puissance de tous les appareils électriques est supérieur à 12 000 W ;
- la distance entre le compteur Linky et le tableau électrique est supérieure à 100 mètres ;
- l’habitation comprend des appareils énergivores avec un branchement en triphasé (pompe à chaleur, borne de recharge électrique, pompe de piscine, etc.).
Ainsi historiquement, cette puissance de raccordement ne concernait que les gros consommateurs d'électricité. Avec le déploiement des pompes à chaleur et des bornes de recharge pour les véhicules électriques, elle est amenée à être de plus en plus commune.
Techniquement, ce type de raccordement correspond à des logements alimentés par un courant en 3 phases (d’où le tri-phasé) et 1 neutre. En comparaison, la puissance de raccordement monophasé 12 kVA est sur une alimentation en 1 phase et 1 neutre.
Comment choisir la bonne puissance pour son logement ?
Entre 12 kVA et 36 kVA, la puissance choisie doit toujours être supérieure à la puissance souscrite pour le compteur. Concrètement, elle doit être supérieure à la consommation électrique réelle du logement. Cette consommation exprimée en kilowattheure ou kWh dépend d’un certain nombre de paramètres :
- le nombre et le type d’appareils électriques présents ;
- la surface du logement en m2 ;
- le nombre d’occupants.
Notez qu’une attention particulière doit être portée à tous les appareils de chaleur (radiateurs ou pompe à chaleur, chauffe-eau, plaques de cuisson et four électrique, etc.) car leur puissance est élevée.
D’autre part, il est fortement recommandé d’anticiper tout besoin électrique futur dès la demande de raccordement à Enedis. L’achat d’une voiture électrique dans quelques années ? Une future piscine ? Une rénovation énergétique du logement avec un changement d’équipement de chauffage pour une pompe à chaleur (PAC) ?
Avec ces nouveaux besoins électriques, une puissance de raccordement de 12 kVA pourrait s’avérer insuffisante. Vous pouvez obtenir des conseils auprès d’Enedis pour le choix de la bonne puissance de raccordement.
Le choix d’une puissance de raccordement entre 12 et 36 kVA est une étape clé pour une alimentation fiable. En effet, le raccordement comprend une opération technique nécessitant des travaux d’implantation et de branchement de câbles et autres connecteurs adaptés à la puissance de raccordement souscrite. Si vous anticipez mal vos besoins, il sera peut-être nécessaire de changer la puissance de raccordement dans le futur.
Autrement dit, passer d’un raccordement de 12 kVA monophasé à un branchement de 36 kVA triphasé peut représenter des travaux imprévus et un budget onéreux pour le consommateur (voir plus bas).
Démarches et prix pour le raccordement pour sa maison neuve
Le raccordement électrique d’une nouvelle habitation comprend un ensemble de démarches obligatoires. Le tarif dépend essentiellement de la complexité du projet.
Les 5 étapes pour raccorder son logement à l’électricité
1. Faire une demande de raccordement à Enedis ou à son distributeur local (ELD). Cette démarche peut être effectuée directement en ligne sur le portail de raccordement Enedis (pour les particuliers).
Lors de la demande, plusieurs informations doivent être transmises :
- la puissance de raccordement souhaitée ;
- le permis de construire ;
- le plan de masse ;
- des photos éventuelles ;
- la date souhaitée pour que le logement soit raccordé effectivement au réseau de distribution.
2. Réceptionner un devis suivant la solution technique de raccordement retenue (délai de réception de 2 semaines minimum).
Type de terrain | Technique |
---|---|
Terrain viabilisé (présence de réseau + un coffret en limite de propriété) | Simple branchement entre le coffret et l’installation électrique domestique |
Terrain non viabilisé (rue totalement desservie en électricité) | Installation de compteur + branchement avec l’installation électrique domestique |
Terrain non viabilisé (rue en partie desservie en électricité) | Installation de compteur + extension au réseau + branchement avec l’installation électrique domestique |
Terrain non viabilisé (rue non desservie en électricité) |
Source Enedis.
3. Payer un acompte.
4. Faire réaliser les travaux de raccordement électrique suivant le planning prévisionnel d’Enedis (délai de 2 mois minimum).
5. Payer le solde de la facture.
6. Présenter une attestation de conformité électrique Consuel obligatoire. Ce document est établi après contrôle de l’installation électrique privative.
7. Faire la mise en service de l’électricité via son fournisseur d’énergie. Une fois le contrat d’électricité souscrit, le fournisseur missionne Enedis pour procéder à l’ouverture du compteur. Cette intervention peut se faire à distance avec Linky et est facturée 1,74 €.
Rappelons que tous les travaux de l’installation électrique intérieure sont à la charge du particulier (réalisation d’une tranchée sur le terrain privé, pose d’un fourreau, normalisation des circuits électriques intérieurs, etc.). Un électricien professionnel doit être missionné avant les travaux de raccordement de Enedis.
Le tarif d’un nouveau raccordement
Le prix d’un raccordement Enedis pour une habitation résidentielle dépend de multiples facteurs :
- la puissance de raccordement souhaitée (entre 12 et 36 kVA, voire supérieur) ;
- la distance entre le coffret et l’installation électrique.
Type de terrain | Technique |
---|---|
Terrain viabilisé (présence de réseau + un coffret en limite de propriété) | À partir de 699,60 € |
Terrain non viabilisé (rue totalement desservie en électricité) | À partir de 2308,80 € |
Terrain non viabilisé (rue en partie desservie en électricité) | À partir de 2764,80 € |
Terrain non viabilisé (rue non desservie en électricité) | Supérieur à 3 000 € |
Démarches et prix pour le changement de puissance de raccordement
Le passage d'une puissance de raccordement de 12 kVA à 36 kVA ou inversement implique des coûts et des travaux importants au niveau du raccordement et de l’installation électrique intérieure. Dans les deux cas, le budget peut se chiffrer à plusieurs milliers d’euros.
- Enedis demande de passer au triphasé à partir de 15 kVA de puissance de compteur.
- A l’inverse, un changement du triphasé au monophasé n’implique pas forcément un changement de puissance de raccordement. Jusqu’à 9 kVA de puissance souscrite, il est possible de conserver son branchement en triphasé en demandant à un électricien de répartir les phases (coût moyen entre 180 et 400 €).
Passage du raccordement 12 kVA -> 36 kVA | Passage du raccordement 36 kVA -> 12 kVA |
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Et pour raccorder une installation photovoltaïque ?
Les démarches
Les particuliers producteurs d’électricité photovoltaïque peuvent faire le choix d’injecter le surplus ou la totalité de la production solaire sur le réseau de distribution.
Deux choix de puissance de raccordement photovoltaïque sont possibles :
- 12 kVA en monophasé pour une puissance installée avec un seuil limite de 18 kVA (12 kVA en consommation et 6 kVA en production/injection sur le réseau) ;
- 36 kVA en triphasé pour des installations solaires d’une puissance supérieure à 6 kVA.
Notez que la puissance en kVA de l’installation photovoltaïque dépend de la puissance de l’onduleur. Un onduleur permet de transformer le courant continu produit par l’énergie solaire en un courant alternatif directement consommable ou injectable sur le réseau. Sa puissance en kVA représente en moyenne 90 % de la puissance de l’installation photovoltaïque : une installation solaire de 3 kWc (8 panneaux de 375 Watt-Crêtes) dispose d’un onduleur de 2,7 kVA.
Les coûts
Les tarifs de raccordement d’une installation photovoltaïque en injection sont en grande partie pris en charge par le gestionnaire du réseau. Les projets photovoltaïques sont portés par les politiques en faveur de la transition énergétique.
Pour un particulier, les frais de raccordement d’une installation solaire dépendent de la puissance de l’installation solaire et de la solution technique retenue.
Branchement au réseau de distribution | Travaux d’extension et raccordement | |
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Vente du surplus solaire | 0 € | 0 € (si pas de contrainte technique) ou prix sur devis (si contraintes techniques complexes) |
Vente en totalité de la production solaire |
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Pour une puissance d’installation solaire supérieure à 6 kVA, le coût de raccordement est sur devis.